Description
JÉRÔME BOSCH – Tête sur pieds avec hibou JB27
D’un point de vue artistique considéré comme précurseur génial du surréalisme, Hiëronymus, mieux connu sous le nom de Jérôme, était à son époque un personnage unique et radicalement innovateur. Bosch est né durant la transition entre le Moyen Âge et la Renaissance dans la ville de Bois-le-Duc, dans le duché du Brabant. Bosch place des motifs fantastiques dans le monde hostile et mystique, persuadé que l’homme, par sa propre bêtise et ses pêchés, est tombé sous l’emprise du diable. C’est avec une ironie tout intellectuelle et une symbolique magique qu’il dresse un miroir devant le monde, en n’épargnant personne. Il vise avec ses flèches acerbes aussi bien l’hypocrisie du clergé que le manque total de réserve de la noblesse et l’immoralité du peuple. Le style de Jérôme Bosch provient de la tradition de l’illustration manuelle des livres du Moyen Âge. La représentation caricaturale du mal a des aspects exorcistes mais sert également d’avertissement accusateur basé sur des principes théologiques.
Le triptyque des ermites
Ce triptyque met en scène trois saints paléochrétiens ayant choisi de vivre dans un isolement complet pour se protéger des tentations terrestres. À gauche Saint Antoine, retiré dans le désert égyptien, au centre Saint Jérôme à Bethléem et à droite Saint Gilles, qui vivait reclus dans le sud de la France.
En bas du panneau de gauche du Triptyque des ermites déambule une tête sur pieds, parmi des animeaux exotiques fantaisistes. Les imperfections anatomiques de ce monstre sont cachées par un foulard. Bosch brode ainsi sur un thème de la tradition classique grecque, où l’omission de grandes parties du corps était vue comme un phénomène angoissant. Un hibou a fait son nid sur la tête de ce personnage privé de tronc. Ce hibou ne symbolise ici pas la sagesse, comme celui d’Athènes, mais au contraire la fourberie et la sournoiserie. C’est en effet dans l’obscurité que ce rapace surprend des proies innocentes dans leur sommeil.